Anémone à fleurs de narcisse (Anemone narcissifolia)

L’Anémone à fleurs de narcisse (Anemone narcissifolia), parfois appelée anémone narcisse ou anémone des Alpes, est une plante vivace de montagne appartenant à la famille des Renonculacées. Elle est reconnaissable à ses grandes fleurs blanches à centre jaune, évoquant celles du narcisse, et à sa préférence pour les pelouses alpines, éboulis frais et prairies subalpines. Espèce indigène et montagnarde, elle constitue une fleur emblématique des pâturages d’altitude en France, particulièrement dans les Alpes.


Répartition et statut en France

  • Espèce indigène localisée dans les massifs montagneux français, principalement :

    • Les Alpes (surtout centrales et du Sud),

    • Le Massif central (rares stations),

    • Occasionnellement dans les Pyrénées orientales.

  • Habitat typique :

    • Pelouses subalpines, pentes herbeuses fraîches, éboulis stabilisés, lisières de landes d’altitude.

Statut :

  • Espèce non protégée au niveau national, mais localement rare,

  • Vulnérable à la surfréquentation, au piétinement et à la fermeture des milieux par embroussaillement.


Caractéristiques botaniques

  • Type : plante vivace herbacée à souche rhizomateuse

  • Taille adulte : 20 à 50 cm

  • Port : touffe dressée et gracieuse, souvent isolée

Feuilles

  • Feuilles basales palmées, découpées en 3 à 5 lobes dentés

  • Vert foncé, légèrement velues

  • Long pétiole, rosette dense à la base

Fleurs

  • Solitaire ou groupées par 2 à 5, portées sur de longues tiges florales

  • Grandes (3 à 6 cm de diamètre), à 5 à 7 sépales blancs

  • Centre jaune vif composé d’étamines nombreuses

  • Floraison : de mai à juillet, selon l’altitude


Conditions écologiques

Sol

  • Acide à neutre, pauvre à modérément riche,

  • Humifère, frais mais bien drainé,

  • Présente souvent sur sols siliceux ou tourbeux légers.

Exposition

  • Plein soleil en altitude, mi-ombre en lisière montagnarde

Climat

  • Montagnard froid, subalpin, alpin

  • Plante strictement orophile (amatrice de haute altitude)


Rôle écologique

  • Espèce indicatrice de pelouses montagnardes fraîches et de milieux ouverts bien conservés

  • Floraison précoce après la fonte des neiges → ressource pour les premiers insectes pollinisateurs (abeilles sauvages, syrphes, coléoptères)

  • Participe à la diversité floristique remarquable des pelouses alpines


Usages et intérêt botanique

Ornemental

  • Plante rare en culture, mais très décorative

  • Peut être cultivée en :

    • Jardin alpin, rocaille fraîche, bacs de montagne

    • À condition de respecter ses besoins en fraîcheur et en sol léger

Multiplication

  • Par division de souche (au printemps ou à l’automne),

  • Par semis (lent, germination capricieuse),

  • Culture difficile en plaine.

Médicinal (ancien)

  • Comme beaucoup de Renonculacées, elle contient des substances irritantes ou toxiques,

  • Utilisation anecdotique et abandonnée en phytothérapie.


Maladies et ravageurs

  • Aucun parasite spécifique connu en montagne

  • En culture :

    • Sensible à la pourriture du collet si sol mal drainé

    • À protéger des limaces sur jeunes pousses


Disponibilité et perspectives

Où la trouver

  • Non disponible en jardinerie classique,

  • Parfois proposée par des pépinières alpines spécialisées, pour les jardins botaniques ou de collection

  • Récolte en milieu naturel strictement interdite

Perspectives

  • Espèce à préserver in situ pour sa valeur patrimoniale

  • À valoriser dans les projets de conservation des pelouses alpines, jardins de montagne ou espaces pédagogiques naturalistes


Remarque de conservation

  • La préservation de l’Anemone narcissifolia dépend de :

    • La protection des pelouses subalpines contre l’enfrichement

    • Le maintien d’un pâturage extensif en altitude

    • La limitation du piétinement touristique dans les stations sensibles