L’Alchémille des Féroé (Alchemilla faeroensis) est une plante vivace montagnarde et arctico-alpine, appartenant à la famille des Rosacées, au sein du genre complexe Alchemilla, qui regroupe des espèces souvent difficiles à différencier. Rare, discrète et peu connue en culture, A. faeroensis se reconnaît à son port compact, ses feuilles finement découpées et soyeuses, et sa résistance exceptionnelle au froid, ce qui en fait une espèce adaptée aux milieux extrêmes. Son intérêt principal est écologique et botanique, bien plus qu’ornemental.
Répartition et statut en France
Alchemilla faeroensis est une espèce arctico-alpine, absente de la plaine.
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Présente naturellement :
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Dans les îles Féroé (d’où son nom), en Écosse, en Islande, en Scandinavie,
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En France, elle est très localisée, et parfois confondue avec des espèces voisines comme A. alpina ou A. glaucescens.
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Habitat typique :
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Pelouses subalpines, landes humides, éboulis frais, tourbières d’altitude,
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Altitude : 1 500 à 2 800 m.
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Statut :
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Espèce rare, parfois difficile à identifier avec certitude,
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Pas clairement protégée en France, mais intéressante d’un point de vue patrimonial,
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Parfois incluse dans les programmes de suivi floristique des milieux montagnards humides.
Caractéristiques botaniques
L’Alchemilla faeroensis est une petite plante vivace rhizomateuse à feuilles soyeuses, souvent confondue avec A. alpina.
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Taille adulte : 5 à 15 cm de haut.
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Port : Très bas, en touffe étalée ou en coussinet.
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Feuilles :
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Palmées, découpées en 5 à 7 lobes, densément velues sur les deux faces,
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Aspect soyeux, vert argenté, légèrement réticulées.
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Fleurs :
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Jaune verdâtre, sans pétales, en petites cymes serrées,
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Floraison de juin à août, selon l’altitude.
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Tiges florales : Courtes, dressées, peu ramifiées.
Conditions de culture et exigences
Alchemilla faeroensis est une espèce de climat froid et humide, à réserver aux jardins alpins ou jardins de rocaille en climat montagnard.
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Sol :
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Léger, humifère, frais à humide, légèrement acide,
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Bien drainé, souvent siliceux ou tourbeux.
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pH : 5,5 à 6,5.
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Exposition : Plein soleil en montagne, mi-ombre en plaine fraîche.
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Climat :
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Montagnard, subalpin ou océanique froid,
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Ne tolère pas les étés secs et chauds des plaines.
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Plantation et entretien
Plantation
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Période idéale : Printemps ou automne.
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Méthode :
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Planter en substrat drainant et humide,
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Arroser régulièrement sans détremper.
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Entretien
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Arrosage : Régulier en climat chaud, inutile en montagne.
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Taille : Supprimer les tiges florales fanées,
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Multiplication : Par division de touffe au printemps ou à l’automne.
Résistance climatique et rusticité
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Rusticité : Excellente (jusqu’à -35 °C),
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Tolérance à la sécheresse : Très faible,
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Sensible à la chaleur estivale, doit rester en sol frais.
Rôle écologique
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Plante alpine et hygrophile, indicateur de milieux montagnards bien conservés,
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Peut héberger certains insectes spécifiques des milieux froids et humides,
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Fait partie des communautés végétales typique des tourbières ou des pelouses alpines acides.
Usage et applications en France
Usage ornemental
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Peu répandue en culture, mais adaptée à :
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Jardin alpin, rocaille d’altitude, jardin de climat frais et humide,
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Peut être cultivée en pot sur substrat tourbeux en climat doux.
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En association avec :
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Gentiana acaulis, Primula farinosa, Dryas octopetala, Saxifraga oppositifolia, Carex firma.
Maladies et parasites courants
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Très résistante, peu sensible aux maladies,
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Surveiller les limaces et escargots sur les jeunes pousses.
Disponibilité et perspectives
Où la trouver :
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Rarement proposée à la vente, parfois disponible chez des pépiniéristes alpins ou de plantes botaniques rares,
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Identification parfois confondue avec d’autres Alchemilla, attention à l’origine des graines.
Perspectives :
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Espèce à valoriser pour la conservation des flores montagnardes,
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Intéressante dans les jardins botaniques, jardins d’altitude, ou programmes de sauvegarde écologique.