Mouron rouge / Mouron des champs (Lysimachia arvensis)

par

Le Mouron rouge (Lysimachia arvensis), anciennement connu sous le nom Anagallis arvensis, est une petite plante annuelle herbacée, appartenant à la famille des Primulacées. Répandue dans toute la France, elle se reconnaît à ses fleurs étoilées rouge-orangé et à son port rampant ou étalé, souvent visible dans les champs, friches, bords de chemins ou jardins cultivés. Bien que discrète, cette espèce est intéressante d’un point de vue écologique, botanique et historique, mais elle est également toxique en ingestion.

Répartition et statut en France

  • Espèce indigène commune dans toute la France.

  • Présente dans :

    • Les cultures annuelles, champs sarclés, friches rudérales,

    • Les pelouses sèches, bords de chemins, terrains sablonneux.

  • Altitude : du niveau de la mer jusqu’à 1 500 m.

Statut :

  • Non protégée, non menacée, parfois considérée comme adventice des cultures.

Caractéristiques botaniques

  • Type : plante annuelle ou parfois bisannuelle

  • Taille : 10 à 30 cm de long, port étalé ou couché

Tige

  • Rameuse, souvent rougeâtre, carrée en section, souple

  • Rampante ou étalée sur le sol

Feuilles

  • Opposées ou verticillées par 3, sessiles, ovales à lancéolées, entières

  • Vert foncé à marge légèrement ciliée

Fleurs

  • Solitaires, portées à l’aisselle des feuilles

  • 5 pétales rouge brique à rouge orangé, parfois roses ou violets

  • Centre violet foncé, avec de longs poils bleutés au cœur

  • Floraison : avril à octobre

Les fleurs se referment par temps couvert → surnommée parfois « baromètre végétal »

Fruits

  • Capsules sphériques, contenant de nombreuses petites graines brun foncé

Conditions de culture et écologie

Sol

  • Préfère les sols légers, secs, sablonneux ou limoneux

  • Supporte les terrains pauvres, acides ou basiques

Exposition

  • Plein soleil indispensable

  • Ne fleurit pas à l’ombre

Climat

  • Tempéré à méditerranéen

  • Se comporte comme pionnière en sols perturbés

Rôle écologique

  • Plante messicole (des moissons) ancienne, témoin des cultures peu intensives

  • Source de nectar et pollen pour petits insectes :

    • Syrphes, abeilles solitaires, coléoptères

  • Participe à la diversité floristique des milieux rudéraux

  • Compagne d’autres messicoles comme le coquelicot, le bleuet, la nielle, le chardon-Marie

Usage médicinal et toxicité

Utilisation ancienne

  • Jadis utilisée comme vermifuge, cicatrisant, calmant cutané

  • Plante parfois associée aux traitements de troubles nerveux dans la médecine populaire

Toxicité

⚠️ Plante toxique à dose modérée ou élevée :

  • Contient des saponines et glycosides irritants

  • Toxicité pour les animaux de rente, surtout les chevaux et les moutons

  • Peut provoquer chez l’humain :

    • Troubles digestifs (nausées, vomissements),

    • Troubles neurologiques (vertiges, maux de tête) en ingestion massive

❌ Ne pas consommer — usage médicinal abandonné

Confusions possibles

  • Mouron bleu (Anagallis foemina ou Lysimachia foemina) → fleurs bleues

  • Mouron des oiseaux (Stellaria media) → comestible, mais feuilles très différentes

  • ⚠️ Bien distinguer pour éviter toute confusion en cueillette sauvage

Usage ornemental

  • Peu utilisé de façon volontaire, mais peut :

    • Agrémenter jardins de friche, prairies fleuries rudérales, potagers naturels

    • Apporter un tapis léger de fleurs vives au printemps et en été

  • À utiliser en jardin naturaliste, prairie maigre, bande fleurie sèche

Multiplication

  • Reproduction par graines abondante

  • Plante se ressème spontanément dans les sols nus ou perturbés

  • Semis facile en automne ou au printemps (attention à l’expansion incontrôlée)

Maladies et ravageurs

  • Aucun ravageur majeur

  • Parfois consommée par les limaces ou insectes phytophages

  • Résistante à la sécheresse et aux maladies cryptogamiques

Disponibilité et perspectives

Où la trouver

  • Présente à l’état sauvage dans de nombreux jardins et champs

  • Parfois proposée dans des mélanges de prairies fleuries pour sols secs

  • Semences disponibles via semenciers de fleurs messicoles ou plantes sauvages

Perspectives

  • Espèce intéressante pour la revalorisation des messicoles et la prairie fleurie sèche

  • À utiliser avec prudence pour éviter les confusions et maîtriser son développement

  • Témoin utile de pratiques agricoles extensives et de milieux ouverts traditionnels